DOSSIER DU MOMENT

QUELLES SONT LES NOUVELLES OBLIGATIONS VACCINALES ?

 

Pourquoi est-on passé de 3 vaccins obligatoires pour les nourrissons à 11 depuis 2018 ? Cela présente-t-il un risque pour les enfants ? Quelles sont les conséquences en cas de non-vaccination ? Notre article répond à ces questions.

 

La loi rend obligatoires, depuis le 1er janvier 2018, onze vaccins (contre 3 auparavant) pour les enfants de moins de 2 ans. Il s’agit des vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite, la coqueluche, la rougeole, les oreillons, la rubéole, l’hépatite B, le méningocoque C, le pneumocoque et l’Haemophilus influenzae b.
Ces onze vaccins sont devenus obligatoires car ils concernent tous des maladies potentiellement mortelles pour l'enfant. Seule la rubéole n'est pas mortelle pour le nourrisson. Elle l'est, néanmoins, pour le fœtus, si une femme enceinte l'attrape.
Avant 2018, seuls trois vaccins étaient réglementairement obligatoires : ceux contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. Mais les autres vaccins existaient déjà et étaient recommandés.
Ce n’est pas parce qu’on n’entend plus parler de certaines maladies comme la coqueluche qu’elles ne représentent plus une menace. La coqueluche n’a, hélas, pas disparu de France. C'est une maladie respiratoire très contagieuse qui se manifeste par une toux très importante responsable de difficultés respiratoires et qui peut conduire le nourrisson à l'hôpital.
Prenons un autre exemple, celui de la rougeole que l’on croyait disparue. Elle est une infection parmi les plus contagieuses, aux complications pouvant être graves. Une couverture vaccinale élevée (95 % de la population vaccinée) est indispensable pour éliminer cette maladie. Or, en France, nous ne dépassons pas les 89 % ! Cette extension d’obligation vaccinale a donc pour seul objectif la santé de tous.

Les données scientifiques montrent que l’administration de plusieurs vaccins en même temps n’a aucun effet néfaste sur le système immunitaire de l’enfant. Un rhume banal ou une affection de la gorge expose l’enfant à un nombre d’antigènes beaucoup plus importants que les vaccins.

L’administration de plusieurs vaccins en une seule fois comporte, en outre, des avantages : il limite le nombre de consultations et permet ainsi aux enfants de recevoir les vaccinations suffisamment tôt avant d’être exposés aux différentes maladies. Cela limite aussi le nombre des piqûres (par exemple en combinant la vaccination contre la rougeole, les oreillons et la rubéole dans un même vaccin).

Enfin, rappelons que si l'enfant n'est pas à jour de ses vaccinations, il ne pourra pas entrer en collectivité. En crèche ou à l'école, seule une admission provisoire est possible. Les parents auront alors 3 mois pour procéder aux vaccinations. En cas de refus persistant, le responsable de la structure pourrait exclure l'enfant.

Pourquoi les recommandations vaccinales changent-elles ?

Le calendrier des vaccinations est publié chaque année par le ministère de la Santé avec ou sans modification par rapport à l’année précédente. Des modifications peuvent être apportées au calendrier des vaccinations pour tenir compte :

  • de l’évolution des maladies, de leur fréquence, des risques d’épidémie, des groupes de personnes les plus touchées qui peuvent changer au cours du temps ;
  • de l’existence de nouveaux vaccins et de l’évolution des vaccins qui existent déjà, (par exemple, s’ils nécessitent moins d’injections, s’ils protègent contre davantage de souches de microbes, etc.)
  • de nouvelles connaissances scientifiques sur la durée de protection des vaccins.

Chiffre clé : Près de 30 % des décès d'enfants de moins de 5 ans (dans le monde) sont dus à des maladies évitables par la vaccination. (Source : Unicef, 2021)

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